Le mot urbex vient de la contraction de deux mots anglais : urban & exploration. En français, exploration urbaine. Il est popularisé au début des années 1980 par des pratiquants principalement français puis anglo-saxons. La pratique sort de l’ombre avec internet au début des années 2000 et prend ainsi de l’ampleur grâce à des posts très scéniques sur les réseaux sociaux. Remontons ensemble aux racines de l’exploration urbaine et de l’urbex.
Les origines de l’urbex
La désindustrialisation des années 1970 à 1990 permet l’expansion de la pratique de l’urbex à travers le monde. Les pays les plus touchés sont ceux qui avaient pleinement pris part à la révolution industrielle : l’Europe et les États-Unis en tête. Les plus importants urbexeurs sont donc naturellement originaires de ces pays.
Lors de cette période, des zones entières sont alors abandonnées à la nature et sont transformées en friches industrielles. Le potentiel photographique et scénique de certains bâtiments abandonnés est alors mis en avant par les premiers urbexeurs dans le monde entier. La pratique de l’urbex est née.
Nous l’avions vu dans un précédent article, cette « mode » qui consiste à s’intéresser au patrimoine d’une époque révolue traverse les siècles : l’Egyptomanie ou le Romantisme qui s’est emparé des cercles savants lors des précédents siècles le démontrent bien. L’homme, de tout temps, aime s’intéresser à ceux qui étaient là avant lui, et notamment par le biais des témoins toujours vivants de ces époques : les ruines.
L’urbex n’a donc pas été inventée à la fin du XXe siècle. Il n’est en fait qu’une redécouverte d’une activité que nos ancêtres pratiquaient déjà bien avant nous et qui perdura à coup sûr à travers les siècles à venir. Il n’est pas difficile d’imaginer des urbexeurs du XXIIIe siècle fouillant les décombres et les anciens édifices d’une civilisation révolue : la nôtre.
Les 5 activités qui composent l’urbex
L’urbex est une pratique qui croise plusieurs disciplines entre elles. Je vous propose de les découvrir ci-dessous. La dernière est une proposition pour vous confronter à l’urbex de manière douce et parfaitement légale !
La randonnée, l'exploration et l’infiltration
Accéder aux emplacements de bâtiments abandonnés ne peut se faire sans procéder à une marche d’approche de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres pour certains lieux particulièrement reculés. Concrètement, pour faire de l’urbex, il faut aimer marcher, et, si vous faites cela en rase campagne, probablement marcher quelques heures avec plusieurs kilos sur le dos.
L’urbex nécessite également de faire fi de certaines lois. En effet, la plupart des lieux sont privés et pénétrer sans autorisation sur un lieu privé vous rend redevable envers la loi. L’urbex est par définition le fait de visiter un site abandonné par l’homme de manière illégale ou non autorisée. A bon entendeur…
La photographie ou la vidéo
La photographie fait évidemment partie intégrante de l’urbex depuis ses débuts puisqu’elle en est l’une des finalités : diffuser les images de lieux oubliés ou abandonnés au monde par le biais des réseaux sociaux. Aujourd’hui, même s’il est tout à fait possible de réaliser de superbes photos avec son smartphone, le matériel privilégié des urbexeurs du monde entier reste le réflex, pour sa grande qualité de résolution. Si vous n’aimez pas la photographie ou les arts visuels en général alors l’urbex n’est pas une discipline pour vous !
L’escalade
Il faut de l’audace et une dimension physique pour accéder à certaines pièces architecturales d’urbex. Que cela soit dans des friches industrielles ou au sein de villes abandonnées, l’aspect physique de la discipline peut vite venir sur le devant de la scène. La pratique de l’urbex n’est donc pas ouverte à n’importe qui si l’on prend en compte cette dimension physique obligatoire pour explorer des lieux reculés et difficile d’accès.
L’escalade peut parfois devenir une pratique indispensable pour accéder à certaines hauteurs. Les bâtiments industriels, les immeubles abandonnés ou les anciens châteaux s’exposent tous à des pratiquants d’urbex férus d’escalade. Si tutoyer les hauteurs à la manière des rooftopers vous donne des frissons rien qu’en vidéo, la pratique de l’urbex n’est peut-être pas faite pour vous ! Intégrer cette notion d’interdit et de danger est une condition indispensable avant de se lancer dans cette discipline à risque.
Le rurex ou exploration rurale
Vous l’avez certainement deviné à la lecture de ce mot : c’est une contraction des deux mots rural et exploration. Le rurex n’est pas devenu une pratique à part entière pour une raison principale évidente : le rurex s’est tout simplement fait naturellement absorber par l’urbex. Lorsqu’on entend urbex on ne se pose pas la question de savoir si le lieu est en ville ou à la campagne. Il n’y a donc pas de distinction spécifique entre exploration urbaine et exploration rurale de nos jours.
Le géocaching
Enfin, si vous voulez pratiquer une forme d’urbex autorisée et gratuite vous pouvez tout à fait vous tourner vers le géocaching. Cette pratique, venue des Etats-Unis, a émergée dans les années 2000 elle aussi, à la faveur d’internet. Ce loisir venu d’Oregon a quand même fini jusque dans l’ISS !
Moins exigeant physiquement, légal et praticable en famille, le géocaching peut être considéré comme le pendant accessible à tous de l’urbex. Cette dernière étant une pratique résolument confidentielle réservée à quelques personnes aux talents variés.
La pratique du géocaching consiste à randonner en nature ou en ville pour localiser par coordonnées GPS une cache contenant de petits objets. Une sorte de chasse au trésor mais sans trésor véritable (si ce n’est quelques objets sans grande valeur laissés par les précédents géocacheurs) ! Une gratification que l’on retrouve dans l’urbex, où le véritable trésor n’est pas matériel mais bien la récompense immatérielle d’être parvenu jusqu’à un endroit difficile d’accès, interdit, voire dangereux et de l’immortaliser en vidéo, en photo, en écrit ou en peinture.